Eté

« Donnez-nous, donnez-nous des jardins, des jardins pour y faire des bêtises … » (Pierre PERRET)
 
 

Fous rires des enfants-clowns, s’apostrophant sans relâche sous le regard distrait de la foule,
Piétinements et roulades acrobatiques sur la piste de la pelouse au gazon jauni,
Tirs croisés des ballons qui s’arrachent aux dribbles et feintes magiques  
des jongleurs et des champions déchaînés,
Courses-poursuites et sauts d’obstacles sur la terrasse au milieu des tables et des chaises,
Voltiges des funambules perchés sur des balançoires aériennes
qui s’envolent au-dessus des haies …

Le cirque de l’été a dressé son chapiteau au cœur du jardin illuminé,
Tandis que s’élève l’épaisse fumée des barbecues géants,
enveloppés d’odeurs et d’effluves pénétrantes,
Liqueurs enivrantes des apéros sans fin,
prélude aux longs palabres nocturnes sous la glycine broussailleuse,
Troublées par des escadrilles de chauves-souris planant en rase-mottes sous la lune …

A quoi bon rentrer dormir, quand la vie nous retient dans le soir, simple et tranquille,
gonflant les têtes et les cœurs d’une bienfaisante quiétude ?
Tant pis si la nuit sera courte, puisqu’elle continue d’abreuver chacun de son silence peuplé de chuchotements et de confidences tardives …

L’été sera beau ! même sous un ciel rempli de nuages gorgés d’averses à venir.
L’Eden est à nos portes ; laissons-le entrer avec son cortège de silhouettes et de visions extatiques.

Plus tard, dans la froidure de l’hiver, ces heures précieuses reviendront nous hanter, porteuses de nostalgie et de rêves enfuis.

 
 

31. 07. 17

M.F.